Il y a quelques semaines j’ai décidé d’acheter mon premier jeu sur smartphone. J’ai sélectionné Out There, un excellent rogue-like que j’ai découvert via son créateur, FibreTigre. J’ai passé pas mal de temps à jouer ces derniers jours, et je peux désormais en tirer quelques conclusions sur mon expérience de jeu sur mobile.
En plein centre, l’étoile autour de laquelle orbite mon vaisseau. Tout autour, des étoiles (blanches, jaunes, rouges…)
Dans Out There, je dois ramener mon vaisseau spatial, perdu dans l’espace, sur Terre. Je me déplace donc d’étoiles en étoiles afin de retrouver ma chère planète. Il s’agit d’une action très simple : j’appuie sur une étoile, je confirme mon action et mon vaisseau se déplace. Jusque là, rien de compliqué.
À gauche, les réserves de mon vaisseau. À droite, les opérations de maintenance.
Les problèmes commencent avec la gestion de l’inventaire. Mon vaisseau consomme du carburant et de l’oxygène, il faut donc que je puise régulièrement dans mes réserves afin de remettre de l’hydrogène dans le réservoir et de l’oxygène dans l’habitacle. Une action très simple ici aussi : j’appuie sur le carré ‘H’, je maintiens mon appui, je déplace le carré vers la zone de maintenance ‘H’ (en haut à droite) et je relâche.
Très simple, et pourtant… Au début, je ratais mon coup régulièrement, et après plusieurs heures de jeu il m’arrive encore fréquemment de me louper.
Première raison : l’écran de mon smartphone est petit (c’est un modèle 5″) et/ou mon doigt est gros. Il arrive donc régulièrement que je n’appuie pas exactement au bon endroit.
Seconde raison : lorsque j’appuie sur le carré ‘H’, mon doigt masque la zone, m’empêchant ainsi de savoir si le carré est effectivement sélectionné.
Certains déplacements d’éléments sont encore plus difficiles. Lors d’un transfert de ressources d’un vaisseau à un autre par exemple, les carrés sont tellement petits que leur déplacement est une véritable plaie (avec mon gros doigt et sur mon smartphone en tout cas.)
Autre souci rencontré régulièrement : les appuis répétés sur un même bouton.
Je dispose ici d’un stock de 19 ‘He’. si je veux le diviser en deux parties (17 et 2, par exemple), il faut que j’appuie plusieurs fois sur le (tout petit) bouton ‘+’ pour répartir mon stock. Problème : le smartphone réagit extrêmement mal, dit autrement je dois appuyer un tas de fois pour que le compteur s’incrémente. (Je suis bien incapable de dire si le problème est hardware ou software.)
Au passage : lorsque j’appuie sur le bouton, mon index masque la zone d’affichage. Je dois donc attendre de relever mon doigt pour savoir si mon action a réussi.
Je joue depuis tout petit. Je crois que la première “manette de jeu” que j’ai essayée était le contrôleur de la Colecovision (ou le “joy stick” de l’Apple II, je ne sais plus, de toute façon la conclusion est la même) : j’en ai un très mauvais souvenir, les boutons étaient très désagréables et répondaient vraiment mal. J’ai également passé beaucoup de temps avec des joysticks en main(s), et leur fonctionnement laissait souvent à désirer. Quelques années plus tard la NES est arrivée, et depuis les manettes de jeux ne m’avaient plus posé de problème.
L’écran tactile, tel que je l’ai expérimenté ici du moins, me fait l’effet d’une régression. La sensation d’“action effectuée” n’est pas franche, et ce flou m’a beaucoup perturbé.
Autre point qui m’a ennuyé, la position de jeu. Après plusieurs heures d’expérimentations, je n’ai toujours pas trouvé de position agréable pour jouer sur mon smartphone. La plupart du temps je pose l’appareil sur le bureau et je me penche dessus… ce qui se révèle très inconfortable à la longue. Il m’arrive aussi de jouer assis dans le canapé, mais à ce moment-là la prise en main de l’appareil est problématique (pour moi qui n’arrive pas à jouer avec les pouces). Bref pas moyen de s’installer confortablement pour jouer.
Point amusant : je n’ai pas de problème d’écran tactile ni de position de jeu (disons, moins) avec une Nintendo DS. L’appareil a été conçu pour jouer, ça se ressent immédiatement, l’expérience n’a rien à voir.
Une dernière chose pour conclure, sans doute le point qui m’ennuie le plus : il m’est impossible de prêter mon jeu à un ami ou de le revendre. Et alors ça vraiment, ça m’emmerde.