Muji est une enseigne que j’apprécie. Le concept initial, illustré par le nom d’origine « Mujirushi Ryohin » (d’après le catalogue, « produits de qualité sans marque »), me plaît beaucoup. Malheureusement pour moi, les seuls magasins français se trouvent à Paris ou en région parisienne (9 là-bas, aucun ailleurs.) Je me rends donc sur leur site internet pour acheter quelques fournitures de bureau.
En un clin d’œil, je suis de retour 10 ans en arrière. (Un clin d’œil d’une vingtaine de secondes tout de même, le temps pour le site de se charger.)
Note : je ne rentre pas ici dans le détail de chaque page ; je me concentre sur les différentes étapes de ma commande.
La page d’accueil remplit son rôle : je trouve rapidement la catégorie de produits qui m’intéresse. Je clique sur « papeterie », dans la colonne de gauche.
Début des réjouissances. Qui a eu l’idée d’utiliser une police aussi petite (de l’arial 10 px apparemment) ? Et pourquoi afficher de si petites images ? La photo du cahier est plus petite que le logo de la Société Générale en bas de la page !
Message personnel : intégrateur, n’affiche surtout pas le code source de ce site. Jamais. (Quatre mots issus de Web Developer, pour l’exemple : « 6 profondeurs de tableaux ».)
Je clique sur le cahier.
Bienvenue en 1998.
Premier point, la lisibilité : si les images sont cette fois un peu plus grandes, le texte est lui toujours aussi petit. Pour ne rien arranger, les descriptions des produits sont ENTIÈREMENT EN MAJUSCULE. J’ajoute que le sigle ‘€’ a été étrangement remplacé par les 3 lettres « EUR », que cliquer sur le caractère ‘2’ constitue un challenge en soi, etc.
Je ne vais pas répéter sans arrêt que la lisibilité des textes est mauvaise. J’arrête… non sans avoir précisé que la personne chargée de cet aspect a sans doute également travaillé sur la lisibilité du catalogue papier (disponible ici — attention, ce fichier pdf extrêmement lourd de 6Mo « nécessite une connexion haut-débit »), dont voici un extrait :
Second point : la présentation. Aucun tri n’est possible : par taille (A4, A5, etc.), par nombre de pages, par prix… rien. Il n’est pas non plus possible d’augmenter le nombre d’articles affichés.
En tête de gondole, les carnets que je recherche. Je clique — sur l’image, puisque la description n’est pas cliquable.
Produit non trouvé ? En tête de gondole ? Pas très sérieux, d’autant que cette erreur est en ligne depuis plusieurs semaines il me semble…
Le bouton « continuer » ne me redirige pas sur la page liste pour faire un autre choix mais sur la page d’accueil du site. Bon… Je reviens sur la page précédente et je sélectionne un autre carnet.
Bienvenue en ex-URSS.
La description de ce produit est composée de : 4 mots. « Couverture », « kraft », « Format » et « A5 ». De façon intéressante, cette description réussit à être moins informative que le titre de la page, puisque ce dernier contient l’indication supplémentaire « à lignes ».
Bien sûr, la description d’un carnet ne requiert pas des centaines de mots. Cela dit, il y a tout de même une chose que l’on s’attend à trouver : le nombre de pages. Ici, il n’est tout simplement pas indiqué. (Dans le doute, je jette un œil aux carnets A4 et A6 : rien.)
La photo du produit, toujours aussi petite, est accompagnée d’un lien « cliquer pour agrandir ». Je clique : le visuel mesure 287 px. On est loin des 1200 px de La Redoute par exemple.
Allez, pour un simple carnet, ce n’est pas bien grave. Et sur la fiche produit d’un lit, par exemple, l’image est un peu plus grande. En revanche, on ne trouve pas d’autres photos du produit. Quant à sa description…
Le carnet me convient, je décide de le commander. Je clique sur le bouton « ajouter », un bouton perdu sous le visuel du produit et au contraste proche de zéro. Et là, il ne se passe rien.
Ah, si : la ligne de texte située au dessus du visuel indique désormais « 1 produits | 2 EUR » (la faute d’orthographe, c’est cadeau). Étant donné la taille du texte… Mais j’ai dit que je ne revenais pas dessus.
Je termine cette première partie sur une note plus positive. Puisque le nombre de pages du carnet n’était pas indiqué sur la fiche produit, j’ai contacté une boutique Muji par téléphone. Une personne m’a répondu et est allée me trouver l’information directement dans le magasin.
Bien sûr, ça fait un peu vingtième siècle, mais au moins j’ai eu l’information que je cherchais !