Carrefour Drive : zéro pointé

Aujourd’hui je raconte l’expérience de mon amie avec le Drive de Carrefour.

J’ai un peu de temps ce matin et une grosse flemme de faire les courses. J’ai constaté récemment que le supermarché le plus proche de mon domicile proposait un nouveau service de Drive. Je me rends donc sur leur site afin de préparer ma commande.

Première (sérieuse) déconvenue : je connais bien le magasin, j’y ai fait mes courses pendant plusieurs années, je constate donc très rapidement que certains produits ne sont tout simplement pas proposés sur le site. Le jus de pamplemousse Carrefour Discount par exemple (le jus de pamplemousse le moins cher, dommage), disponible en magasin, est introuvable en ligne. Les yaourts aux fruits brassés à la grecque de marque Carrefour, même problème. La tablette de chocolat au lait “café” Villars, même problème. Bref, je sais dès maintenant que je vais devoir faire mes courses dans le magasin avant de retirer mes articles Drive. Quel progrès !

Articles absents du site et vendus en magasin

Ces articles ne sont pas proposés sur le site, mais ils sont bien en magasin

Je me rends au supermarché quelques heures après avoir fait ma commande sur internet. Je commence par aller chercher les articles évoqués ci-dessus (ma commande Drive contient des surgelés, je suis donc obligée d’aller les chercher en dernier.) Je prends un chariot, je récupère mes articles un peu partout dans le magasin, je passe en caisse, je paie puis je me rends à l’accueil. Là, je trouve une petite boîte en carton : après avoir appuyé dessus, j’entends une personne me parler à travers un haut-parleur. Il y a du monde autour, le son est plutôt mauvais, ce n’est pas très agréable.

Je réussis à indiquer à cette personne que je viens chercher mes courses. Deux minutes plus tard, elle arrive avec quelques sacs et m’informe d’un petit problème : sur les 34 articles que j’avais commandés, 7 sont manquants. Deuxième sérieuse déconvenue : je vais devoir retourner une seconde fois dans le magasin et trouver de quoi remplacer ces 7 articles !

Carrefour Drive : liste des articles manquants

La liste des article commandés comporte une colonne “articles manquants”

Je retourne donc chercher de quoi remplacer ces produits manquants, non sans avoir demandé à la personne de l’accueil ce que je devais faire avec mon Caddie (qui contient désormais les articles du Drive – dont les surgelés – et les articles de mon premier “tour” du magasin). “Vous pouvez le prendre avec vous, pas de problème”. Bien entendu, une fois arrivée à la caisse, l’hôtesse me répète plusieurs fois que “Normalement vous auriez dû laisser votre chariot à l’accueil du magasin”. La réponse est toute trouvée : “Normalement vous auriez dû avoir tous mes articles en magasin”.

Le bilan est consternant. J’ai passé beaucoup de temps chez moi à faire mes courses sur le site (créer un compte, trouver tous mes articles sur le site, payer), j’ai effectué un premier passage en magasin pour aller chercher les articles absents du site (faire tous les rayons, faire la queue à la caisse, re-payer), j’ai récupéré mes articles du Drive et pour finir j’ai fait un second passage en magasin pour récupérer des alternatives aux articles présents sur le site mais-en-fait-non-ils-ne-sont-pas-en-stock (refaire les rayons, refaire la queue à la caisse, re-re-payer). En d’autres termes et pour faire court, j’ai fait trois fois mes courses !

Côté chiffres c’est la même histoire : 27 articles achetés sur le site, 19 lors de mon premier passage en magasin et 5 lors du second.

Maintenant j’aimerais qu’on m’explique : pourquoi, pourquoi proposer un service aussi mauvais à ses clients ?

Question subsidiaire : à quoi bon dédier deux places de parking – pas particulièrement bien placées – au Drive à partir du moment où il faut aller chercher ses courses soi-même dans le magasin ?

Google maps avant, Google maps après

La nouvelle version de Google Maps est en cours de déploiement ; il ne sera donc bientôt plus possible d’accéder à l’ancienne mouture. J’en profite pour faire une rapide comparaison.

Voici une copie d’écran de l’interface de saisie d’un itinéraire. À gauche, l’ancienne version.

Google Maps : avant, après

Plusieurs changements méritent quelques commentaires. Je commence en haut de l’écran.

• Moyen de transport

Google Maps avant, après : moyen de transport

Ancienne version : boutons de type on/off. Pictos explicites (en voiture, à pieds, à vélo.)

Nouvelle version : une succession de pictos sans bouton. Picto du milieu peu clair (bus, train, transports en commun ?), disparition du picto vélo. Trois teintes utilisées : bleu (sélectionné), gris clair et gris foncé, sans que l’on comprenne au premier coup d’œil la différence entre ces deux couleurs (en fait, le gris clair signifie non applicable). Picto ‘…’ stupide (il me rappelle un peu le picto sandwich qui fleurit un peu partout) et apparemment inutile : au survol deux pictos supplémentaires apparaissent, pourquoi donc les masquer puisqu’il y a suffisamment de place pour les afficher ?

• Zone de saisie

Google Maps avant, après : zone de saisie

AV : deux champs texte. Le texte saisi n’est pas très grand mais reste bien lisible. Le champ sélectionné est cerné de bleu avec une ombre interne. Un bouton à droite permet d’inverser les destinations. Deux liens en texte brut, de petite taille mais bien lisibles, permettent d’ajouter une destination et d’afficher les options. Un gros bouton bleu Itinéraire permet de lancer la recherche.

NV : aucun champ texte. Le texte saisi est plus grand mais moins lisible (la police est sans doute plus claire, ou plus fine et plus lissée, difficile à dire). Le « champ » sélectionné est souligné d’un liseret bleu très peu visible. Un picto ‘+’ moyennement explicite permet d’ajouter une destination ; le texte Options d’itinéraire, gris clair, est cliquable (alors que d’autres textes utilisant cette teinte ne le sont pas). Le bouton permettant de lancer la recherche a perdu son intitulé et se retrouve flanqué en haut à droite de la fenêtre, à côté du bouton Fermer. Note : sur cette copie d’écran ce bouton est bien visible puisqu’il est sur un fond blanc ; en réalité il est positionné par dessus la carte et devient donc moins visible.

• Itinéraires

Google Maps avant, après : itinéraires

AV : trois itinéraires proposés. Ils se présentent sous la même forme : nom de la route aligné à gauche, distance et durée alignés à droite, informations trafic en dessous. Le détail du premier itinéraire (mis en valeur par un fond bleu clair et des caractères gras très lisibles) est directement visible, en dessous des trois propositions. L’information Cet itinéraire comprend des péages est mise en avant à l’aide d’un fond jaune clair.

NV : trois itinéraires proposés. Ils se présentent sous la même forme : moyen de transport, nom de la route et distance alignés à gauche, durée alignée à droite. L’information mise en valeur (en gras) est le moyen de transport, ce qui permet désormais à Google de pousser son nouveau service de vente de billets (voir copie d’écran ci-dessous).

Google Maps : service de vente de billets d'avion

La lisibilité de l’ensemble des textes est problématique : la police plus fine et/ou plus lissée manque vraiment de contraste (gris clair sur fond blanc). Le détail de l’itinéraire principal n’est pas affiché : il faut désormais cliquer sur le lien Itinéraire complet pour ouvrir une nouvelle page et récupérer sa route. Un nouveau lien Aperçu permet d’afficher les étapes de l’itinéraire l’une après l’autre (sur l’ancienne version cette information était disponible au survol des étapes de l’itinéraire.)
L’information Cet itinéraire comprend des péages est illisible et de toute façon très peu mise en avant (un petit picto avertissement a remplacé le fond jaune). Les informations relatives au trafic et à la durée du trajet dans les conditions actuelles de circulation sont désormais privilégiées (textes bleus et verts).

Au final j’ai l’impression que Google donne désormais trop d’importance au look de son outil, au détriment de la lisibilité. Le cas des polices est révélateur : Google a remplacé l’Arial bien contrastée mais un peu old school par une Google font plus claire, plus douce, plus « sympa »… et beaucoup moins lisible. C’est un constat que l’on peut faire sur plusieurs outils et ce n’est pas une très bonne chose, surtout pour une entreprise qui a tant misé sur la facilité d’utilisation de ses produits.

La Grande Récré est une enseigne de MAGASINS, c’est compris ?

Je me rends sur le site de La Grande Récré afin de trouver des jouets à offrir pour Noël. Premier contact avec cette enseigne que je ne connais pas : ce layer géant.

La Grande Récré : layer d'accueil

Personnellement, il ne me donne pas envie d’aller voir plus loin. Il est rempli d’informations qui ne m’intéressent pas à ce stade de ma « visite » – peut-on vraiment parler de visite alors que je n’ai pas encore atteint la page d’accueil ? Des pictos, des photos, du texte à n’en plus finir… La Grande Récré préfère apparemment les visiteurs-lecteurs aux visiteurs-acheteurs.

Je creuse un peu pour comprendre comment les concepteurs du site en sont arrivés là. Pour découvrir ce qui les a motivés à créer cette fenêtre, il me suffit de lire le texte et – surtout – de compter le nombre d’occurrences du mot magasin : sauf erreur de ma part il est inscrit 7 fois sur ce layer !

La Grande Récré : 7 occurrences du mot magasin !

La Grande Récré est une enseigne de MAGASINS, c’est compris ?

Bref. J’entre mon code postal, et là… Il ne se passe rien.
J’attends : toujours rien.
Je m’ennuie, je clique en dehors du layer en espérant le faire disparaître : rien non plus.
Je clique à nouveau dans le champ de saisie : le code postal que j’ai tapé disparaît. Je l’entre une deuxième fois, j’essaie de valider avec la touche Enter, et… rien du tout.

La Grande Récré : code postal saisi

Je finis par comprendre : il faut cliquer sur le menu déroulant de droite après avoir saisi son code postal ! Ce menu déroulant présente donc deux erreurs :
• il est grisé en permanence, il n’est donc pas possible de comprendre qu’il est actif (problème d’affordance) ;
• il ne change pas d’état lorsque l’on saisit un code postal (aucun retour ne permet au visiteur de se rendre compte qu’il faut désormais interagir avec lui).

Oui, enfin ça, c’est quand le code postal que je saisis correspond à un magasin. Dans le cas contraire (mon cas, en l’occurrence), le menu déroulant continue d’indiquer « Sélectionner s’il vous plait » (joli libellé) et il ne se passe rien. En d’autres termes, si je ne trouve pas un code postal qui corresponde à un magasin, impossible de rentrer sur le site ! (*)

La Grande Récré : code postal saisi non reconnu

J’entre un code postal que je suppose valide (je ne prends pas de risque, je choisis 75000), je sélectionne le premier magasin de la liste et j’appuie sur le bouton. Après le rechargement de l’intégralité de la page (les mobiles apprécieront), l’écran suivant apparaît :

La Grande Récré : masque blanc

Le site est caché derrière un calque blanc légèrement transparent, et un bouton (?!) m’indique que « [mon] magasin s’affiche ici », c’est-à-dire dans une zone masquée par le calque blanc. Deux choses :
• Je viens de le choisir dans une liste déroulante, mon magasin, est-il vraiment nécessaire de me l’indiquer à nouveau ?
• Quand bien même cette information serait pertinente, est-ce vraiment un bon moyen de procéder ?

Au bout de quelques secondes (ou au clic), le voile blanc disparaît et je peux enfin accéder au site internet. Victoire !

Pour clore cette note, voici la page d’accueil du site :

La Grande Récré - page d'accueil du site

La copie d’écran a été faite mercredi 18 décembre. Le premier message visible sur la page, hors header, est le suivant : « Livraison non garantie pour le 24 décembre ». Il fallait oser ! À l’heure où tous les concurrents affichent des indications pour recevoir ses achats avant Noël, La Grande Récré préfère jouer la « sécurité ». Pour être honnête, j’ai rarement vu une chose pareille. En ce qui me concerne, j’ai passé commande chez Amazon et j’ai reçu mon colis le vendredi.

Je ne sais pas si un jour les enseignes « brick & mortar » prendront la mesure du retard qu’elles ont.

 

(*) Je suis mauvaise langue, il existe un moyen détourné de rentrer sur le site : il suffit d’appuyer sur le bouton Entrer dans votre magasin (choix de picto très intéressant, au passage) après avoir saisi un code postal. Sauf que…
• il n’y a aucun moyen de le savoir ;
• à la prochaine visite sur le site, le layer réapparaîtra.
Attention toutefois à ce que le code postal soit valide. Dans le cas contraire, le message d’erreur « Pas de magasin disponible pour ce code postal » s’affiche et le visiteur est à nouveau bloqué.

La Grande Récré : message d'erreur

Il est également possible que le layer réapparaisse sous une forme… différente. Ce doit être le traitement réservé aux gens qui testent un peu n’importe quoi.

La Grande Récré : layer en vrac